13/05/2014 / IRAN
Masih, l’Iranienne qui dévoile la République islamique
Masih Alinejad.Toutes les photos ont été publiées sur sa page Facebook "Stealthy Freedoms."
C’est elle qui, de Londres, a lancé la page “Petits moments de liberté”. Une page où toutes les Iraniennes sont invitées à partager ces moments furtifs où elles osent enfreindre les règles de la République islamique en retirant leur voile.
La page “Stealthy Freedoms” a déjà recueilli près de 150 000 likes d’internautes et des dizaines de femmes Iraniennes ont osé dévoiler, le temps d’un instant, leur chevelure aux yeux de tous.
Depuis la révolution islamique de 1979, les Iraniennes sont obligées de porter le hijab dans les lieux publics. Si la police religieuse les surprend sans voile, elles risquent d’être arrêtées, soumises à des amendes, voire même à des peines de prison. Cela n’empêche toutefois pas certaines femmes, particulièrement dans les grandes villes comme la capitale Téhéran, de repousser les limites en ôtant leur hijab lorsqu’elles sont au volant, ou en le portant très en arrière de façon à ce qu’il ne cache qu’une petite partie de leurs cheveux.
Les Iraniennes qui se sentent contraintes par le code vestimentaire islamique expriment leur désaccord en envoyant leurs photos, têtes nues, à l’administratrice de la page “Stealthy Freedoms”. Et si certaines se cachent derrière des lunettes de soleil ou tournent la tête à l’objectif, d’autres osent montrer leurs visages. Aucune ne donne en revanche son nom.
“Cette photo a été prise à l’automne au parc de Sorkhehesar (Téheran). Je ne pensais qu’à ma liberté, mais je tremblais de peur, je tremblais comme une feuille d’automne dans le vent! Oui, mes “petits moments de liberté” ont toujours été des moments de crainte”
CONTRIBUTEURS
“Beaucoup d’entre elles sont pieuses”
La journaliste iranienne Masih Alinejad, qui vit à Londres depuis 2008, est l’administratrice de la page Facebook “Stealthy Freedoms”.
“J’ai pris cette photo dans la cour du palais du Golestan (Téheran), silencieusement, furtivement, avec difficulté et loin des gardes… J’ai beaucoup regretté ne pas pouvoir prendre de belles photos avec tous ces beaux murs colorés”
"Le tiers-monde, c’est là où les femmes rêvent de sentir le vent souffler dans leurs cheveux.”
“Côte de la mer Caspienne, sur une plage de Gulshan….avec ma famille...où nous allons tous les étés… et je ne vois aucun intérêt à s'y couvrir la tête.”
“Mon écharpe pour Monsieur le bonhomme de neige, et sa liberté pour moi! Voilà ce que j’appelle un marché! Même si c'est pour quelques minutes seulement… Je rêve du jour où nous serons débarrassés de toute cette étroitesse d’esprit et de ces limites insensées et où nous obtiendrons l’égalité des droits.”
“Il n’y a pas de mots pour exprimer cette sensation de liberté. Seul un sourire le peut”
Article écrit avec la collaboration d'Ershad Alijani (@ErshadAlijani), journaliste de FRANCE 24.
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