18/03/2013 / SYRIE
Témoignage d’un djihadiste tunisien en Syrie
Un combattant tunisien venu faire le djihad en Syrie où il a perdu la vie. Photo issue de cette vidéo.
Plusieurs milliers de djihadistes étrangers combattent en Syrie contre les forces de Bachar al-Assad. Abou Ayman, un jeune architecte tunisien, a ainsi tout quitté pour mener la guerre sainte à des milliers de kilomètres de chez lui.
Les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) tiennent un discours d’ordre nationaliste, concentré autour d’un seul thème : la chute du régime de Bachar al-Assad. Les groupes armés djihadistes, notamment le plus connu,Jabhat al-Nosra (Front du soutien), combattent, eux, au nom de l’islam. Et ils font de plus en plus d’émules.
Signe de leur influence, depuis quelques semaines, des vidéos rendant hommage aux "mouhajirins" (djihadistes étrangers) tombés en Syrie sont diffusées régulièrement sur les réseaux sociaux. Ces combattants de l’islam ne se cachent plus et affichent ouvertement leurs objectifs.
Hommage aux djihadistes tunisiens tombés en Syrie.
Au début de la révolte, le régime baasiste a clairement joué la carte confessionnelle, dénonçant à longueur de discours les "terroristes" islamistes qui tentaient de déstabiliser le pays. Des affirmations au départ dénuées de fondements tant que la rébellion était pacifique, mais qui sont devenues réalité à mesure que le conflit s’est enlisé. L’inaction de la communauté internationale et l’absence d’aide à la rébellion ont poussé certains rebelles dans les bras des groupes djihadistes. Elles ont surtout incité les révolutionnaires à fermer les yeux sur l’arrivée de combattants étrangers. Le contexte régional, avec le retour en force de l’islam politique et l’avènement de pouvoirs islamistes dans les pays du "Printemps arabe", a également favorisé le recrutement de combattants pour la Syrie.
Les premiers djihadistes à rejoindre la Syrie arrivaient avec une expérience guerrière acquise sur des terrains comme l’Irak, l’Afghanistan, la Libye, Gaza ou même le Caucase. Une expertise qui manquait cruellement aux rebelles de la première heure. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Beaucoup de jeunes inexpérimentés prennent désormais le chemin de la Syrie.
"Sans aucune aide, on a pris un vol pour Amman"
Abou Ayman était architecte en Tunisie. Il a été recruté par l’unité Ansar al-Chariaa, une katiba proche du groupe djihadiste Jabhat al-Nosra considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis.
"Dans mon unité, il y a plusieurs nationalités : des Tunisiens, des Kosovars, des Tchétchènes"
Mohamed est le chef de l’unité Ansar al-Chariaa.
Billet rédigé avec la collaboration de Wassim Nasr (@SimNasr), journaliste à FRANCE 24.
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