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mercredi 5 décembre 2012

FAIRE DE FAUX À BAB EZZOUAR Le beurre et l'agrent du...


FAIRE DE FAUX À BAB EZZOUAR

Le beurre et l'agrent du...

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Bakir M. achète une villa en 2009 avec des arrhes. Un an plus tard, il exhibe un acte de propriété daté en...1995.
Voilà deux vieilles connaissances qui s'affrontent à la barre autour d'une villa de onze milliards de centimes où le faux et l'usage de faux sentait mauvais. Le propriétaire qui a vendu et l'acquéreur, l'un venant de Akbou, et le second de Ghardaïa, se sont retrouvés au tribunal d'El Harrach (cour d'Alger) face à Fella Ghezouane, la juge du mercredi, qui a si bien fouillé son dossier qu'elle était entrée à l'audience décidée à ne pas se laisser déborder par la dizaine d'avocats dont les Khaled Bourayaou et Miloud Brahimi qui ont été au-delà de la limite de la «turbulence» et du «cride guerre» comme eux seuls savent en lancer.
Les quatre prévenus dont l'ex-président de l'APC de Bab Ezzouar (Alger) qui a été rappelé à l'ordre par le tribunal au moment où il s'était oublié en s'écriant et gesticulant lors de ses réponses autour de la remise à l'Etat de sa griffe en 1997. Les faits, eux, sont simples. Deux familles copines se sont approchées pour une transaction autour d'une villa R+4 d'une valeur de onze milliards de centimes. Bakir verse deux milliards et demi de centimes et promet de régler la suite plus tard. Le temps s'écoule... et Rabah ne voit rien venir, surtout que Bakir avait décliné l'offre de Rabah qui se matérialisait par la rédaction d'une reconnaissance de dette de huit milliards. Fort du faux réalisé avec la complicité de Ali Semmar, l'ex-maire, Bakir H. nargue Rabah B. en oubliant qu'il avait reconnu devant les gendarmes avoir acheté la villa en 2009, sauf que les gendarmes, eux, détenaient un faux acte de propriété daté de 1995.
De deux choses l'une: ou la villa a été achetée en 2009 ou Bakir H. a eu un terrain à bâtir en 1995! Ghezloune a d'ailleurs «démasqué» Bakir qui n'a pas pu expliquer le chèque du notaire qui avait demandé à Bakir de reprendre son fric et le remettre directement à Madame N.T. la propriétaire légitime du R+4.
D'ailleurs, Bakir a bafouillé, marmonné et même paniqué. Il parle de sept chèques émis alors que la juge n'a pas trouvé d'explication à cette marmelade brouillonne qui n'a jamais tenu la route...
Deux femmes ont témoigné, histoire d'éclairer le tribunal. Et si A.B., l'employée de Bakir H. s'est heurtée à la vigilance de la présidente, N.T., l'épouse de Rabah a eu l'occasion de survoler les faits en s'exprimant avec un accent qui sentait la sincérité. Elle s'est beaucoup attardée autour du faux acte de propriété daté de 1995 en soulignant le «ridicule» du faussaire, avait dit lors de toutes les auditions où il avait aussi martelé qu'il avait acheté la villa en 2009! (notez les dates!) Dans les deux récits, le compte de Akbou a voulu tirer Ghazloune, la juge, sur ce terrain miné, celui de la mauvaise foi, de l'abus de confiance, Rabah B. a même parlé de «trahison du sel et de l'eau» pris en commun.
Madame N.T., l'épouse, a mis l'accent sur la fuite en avant de Bakir qui s'était ainsi démasqué: d'acquéreur-escroc. «Ce dernier avait, au cours d'une énième rencontre, demandé un énième délai pour le règlement de la somme restante, le temps pour lui de revendre le complexe de Zelfana afin d'honorer ses engagements.»
Elle avait poursuivi son grief sur le fait que l'incompréhension a vu le jour au moment où le juge d'instruction n'avait pas réussi à débusquer l'histoire de l'achat par Bakir en 2009, chose reconnue par l'inculpé lui-même et cet acte d'attribution datant de...1995!. «Je ne comprends pas!». La seule satisfaction pour madame, c'est que son mari a réussi à chasser Bakir de la villa, ce qui est en soi une grosse satisfaction venue se greffer à une première satisfaction née le jour où Bakir, en se présentant à la brigade de gendarmerie avait tout déballé: l'achat de la villa, l'avance et la promesse de régulariser dans les délais le reste. Mais là où Bakir ne s'attendait pas, c'est lorsque les gendarmes lui exhibèrent à la face le faux document signé par Ali Semmar l'ex- DEC de Bab Ezzouar (Alger). Et c'est toujours cette question qui taraude les esprits des amateurs d'une justice...juste et sereine!
L'autre grand point noir qui a émis une tonne d'émotions glacées réside dans la déclaration de Rabah B. qui a dit à Ghezloun, le trajet Akbou-Alger-Ghardaïa-Oran juste pour rencontrer Bakir et discuter pour une sortie de crise. «Aujourd'hui, nous sommes ici face au tribunal qui saura déterminer la responsabilité de chacun» a-t-il conclu avant d'assister à toutes les plaidoiries et au réquisitoire avec beaucoup de confiance, espérant au plus profond de ses tripes que la présidente a bien compris le dossier et les débats qui ont duré le temps qu'il fallait.
Après quoi, Ghezloune annonce la mise en examen de l'affaire pour hier, le mercredi 5 décembre 2012.

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