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dimanche 18 mai 2014

Touaregs de Kidal : "Non au Mali !"

AZAWAD
Touaregs de Kidal : "Non au Mali !"
Les représentants de l’Etat malien ne sont pas les bienvenus à Kidal...
dimanche 18 mai 2014
par Yafelman

Depuis vendredi 16 mai 2014, la situation sécuritaire s’est subitement dégradée à Kidal, la capitale de l’Azawad. L’arrivée du premier ministre malien dans la ville a été perçue par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) comme une provocation. Le mouvement indépendantiste et les habitants de la ville ne veulent pas de cette visite qu’ils considèrent comme une offense. Point sur la situation.


Tensions à Kidal 
Samedi 17 mai 2014, quatre militaires maliens ont été tués dans de violents affrontements à Kidal avec le MNLA. Le mouvement touareg déplore, dans un communiqué, un seul blessé dans ses rangs. Il a également annoncé que le gouvernorat de Kidal est passé sous le contrôle des forces de l’Azawad ainsi que d’autres points stratégiques de la ville tel que la trésorerie et le commissariat central. Selon le MNLA, l’armée malienne a engagé samedi matin un assaut contre les mouvements de l’Azawad sur toutes les positions qu’ils occupent à Kidal, affirmant qu’il défendra ses positions et la population locale.
Les événements se sont accélérés depuis vendredi lorsque plusieurs centaines de personnes ont manifesté près de l’aéroport de la ville de Kidal pour protester contre la venue, prévue samedi, du premier ministre malien Moussa Mara, actuellement en tournée dans l’Azawad. Les manifestants s’opposaient à l’atterrissage de l’avion transportant une délégation des officiels maliens en prélude à l’arrivée du chef du gouvernement de l’Etat malieni. En réaction à ces manifestations pacifiques, les forces de l’armée malienne appuyées par celles de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali) et de Serval [1] ont ouvert le feu sur les protestataires, provoquant vignt blessés, selon un bilan rendu public par le MNLA. Quatre manifestants ont été également arrêtés lors de ces violences. Dans un communiqué publié samedi, laMinusma évoquait un bilan de "19 blessés légers" parmi ses policiers sur place et "sept parmi les manifestants".

Arrivé à bord d’un hélicoptère de la Minusma dans le camp des Nations unies à Kidal, lepPremier ministre malien, persona non grata dans la région, s’est rendu ensuite au camp militaire tenu par les soldats maliens. Cette visite est contestée par le MNLA qui ne veut pas entendre parler de la présence d’une autorité malienne sur ses territoires. En novembre 2013, le précédent premier ministre, Oumar Tatam Ly, avait été contraint d’annuler une visite à Kidal après l’intrusion de manifestants hostiles à sa visite sur l’aéroport de cette ville.


MINUSMA, SERVAL : des forces d’occupation ?
Vendredi, la Minusma a dépassé la fonction qui lui a été assignée par l’ONU en s’en prenant sauvagement à des civils qui manifestaient pacifiquement à Kidal. Sur le site de l’ONU, on peut lire que la Minusma a été créée, le 25 avril 2013, "pour appuyer le processus politique au Mali et effectuer un certain nombre de tâches d’ordre sécuritaire." L’une de ses missions est d’"aider les autorités de transition maliennes à stabiliser le pays et à appliquer la feuille de route pour la transition en accordant une attention prioritaire aux principales agglomérations et aux axes de communication, en protégeant les civils, en surveillant la situation des droits de l’homme, en mettant en place les conditions indispensables à l’acheminement de l’aide humanitaire et au retour des déplacés, à l’extension de l’autorité de l’État et à la préparation d’élections libres, ouvertes à tous et pacifiques."
Qu’une force internationale sensée "assurer, sans préjudice de la responsabilité des autorités de transition maliennes, la protection des civils immédiatement menacés de violences physiques, dans la limite de ses moyens et dans ses zones de déploiement", agresse les civils qu’elle prétend protéger, est inacceptable. La Minusma a tourné le dos à sa mission, a violé son mandat et s’est rendue complice des autorités de Bamako.

Au lieu d’user de la force contre des civils désarmés, la Minusma aurait dû "surveiller toutes atteintes ou violations concernant les droits de l’homme" comme le prévoit son mandat.

Cette agression nous rappelle celle survenue le 15 septembre 2013 à Kidal. En effet, l’armée française s’était attaquée à des femmes et à des enfants qui manifestaient pacifiquement contre l’armée malienne dans cette ville.

Libération 
La MinusmaServal et l’armée d’occupation malienne doivent quitter l’Azawad. Les récents événements survenus dans la région prouvent qu’ils ont un seul objectif : détruire l’unité du peuple touareg, le priver de son droit à être souverain sur sa propre Terre et le soumettre à l’autorité du régime raciste et criminel de Bamako. Le départ de ces forces est d’une nécessité vitale pour la survie du peuple touareg. Il est plus urgent que jamais.

Tamilla Aït Ali & A. Azergui 



Quelques images de Kidal - Samedi 17 mai 2014







Notes

[1Serval est le nom donné à l’intervention militaire de 2013 dans le Sahel qui est, officiellement, une opération militaire multinationale qui se déroule depuis le 11 janvier 2013 dont l’objectif est la mise en œuvre de la résolution 2085 du Conseil de sécurité desNations unies. En réalité, il s’agit juste d’une couverture internationale et légale qui sert à la France d’une part de garantir la sécurité de ses intérêts notamment énergétiques dans la région et, d’autre part, d’empêcher les Touaregs d’accéder à leur indépendance.

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