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dimanche 25 mai 2014

[Aujourd’hui dans l’Histoire] – Tsahal prend sur ses ailes 14 500 Juifs éthiopiens vers Israël

[Aujourd’hui dans l’Histoire] – Tsahal prend sur ses ailes 14 500 Juifs éthiopiens vers Israël


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“L’an prochain à Jérusalem” sont des mots prononcés chaque année par les Juifs à travers le monde lors de la fête de Pessah. Pour la communauté juive d’Éthiopie, ce souhait a été bien plus fort que des mots, c’est un rêve qui est devenu réalité.
Il y a exactement 23 ans aujourd’hui, Tsahal a mené l’Opération Salomon, qui a permi de faire venir 14 500 Juifs éthiopiens en Israël. À l’aide de 34 avions et en 36 heures, l’Armée de l’Air israélienne est parvenue à rapatrier cette population sur le sol israélien. Cette mission reste jusqu’à aujourd’hui la plus grande expédition aérienne de l’Histoire d’Israël.
Éthiopiens attendant leur vol pour Israël pendant l'Opération Salomon en 1991
Éthiopiens attendant leur vol pour Israël pendant l’Opération Salomon en 1991
Dans les années 1970, le gouvernement israélien a pris la décision d’utiliser Tsahal afin de permettre l’immigration de milliers de Juifs vivant en Éthiopie, un pays qui, à l’époque, empêchait à ses citoyens de venir habiter en Israël. L’opération s’est divisée en trois vols de rapatriement : le premier en 1984, le dernier en 1991.
“L’Opération Salomon représente vraiment ce qu’est le sionisme”, explique un commandant de l’Armée de l’Air israélienne qui y a participé, le général de division Avihu Ben-Nun. “Elle a représenté le but de l’État d’Israël : fournir un foyer et un abri aux Juifs de par le monde qui ont souffert et qui ont été poursuivis pour la simple raison d’être juifs.”
“Jamais dans le passé un nombre si faible de pilotes n’a transporté tant d’hommes et de femmes en si peu de temps”, a t-il ajouté.

Révolte en Éthiopie

En 1991, l’Éthiopie souffrait d’une important instabilité politique. Le gouvernement en place était faible et les chances qu’il se fasse renverser par les rebelles érythréens étaient très élevées. En mars, Uri Lubrani, un diplomate israélien, a envoyé un rapport concernant la dégradation de la situation militaire en Éthiopie et suggérait un “plan d’urgence pour la protection et l’évacuation de la communauté juive” du pays.
Afin de mettre l’opération de sauvetage sur pieds et pour payer le gouvernement éthiopien, 35 millions de dollars ont été amassés en presque une nuit seulement.

Le début de l’Opération

L’aviation israélienne a envoyé 6 Boeing 707 et 18 avions Hercules capables de transporter 18 000 personnes. La mission s’est divisée en deux étapes : un vol de trois heures vers Addis-Abeba et un vol de cinq heures supplémentaires pour Israël. Une version moderne du Hercules, le C-130J-30 Super Hercules, est encore en usage au sein des missions de Tsahal aujourd’hui.
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Le premier avion a atterri à Addis-Abeba aux alentours de dix heures du matin. “La première tour de contrôle au nord du pays ne répondait même pas à nos appels, puisque la ville était assiégée par les rebelles depuis plusieurs heures déjà”, raconte le lieutenant-colonel A., qui a posé le premier Boeing en Éthiopie. “Il y avait un trafic important autour de l’aéroport de Addis-Abeba et nous avons dû attendre 30 minutes avant de pouvoir atterrir. Cependant, le personnel de l’aéroport travaillait de façon très organisée et les équipes au sol étaient très efficaces.”
Un fois arrivés au sol, l’opération consistait à rassembler tout le monde à l’ambassade israélienne et à les transporter vers les avions en utilisant des bus prévus spécialement à cet effet. Chacun des bus étaient escortés par un soldat israélien d’origine éthiopienne.
Afin de transporter le plus de personnes possible, les sièges des avions avaient été retirés. Ceux qui avaient organisé l’opération pensaient que seuls 760 personnes seraient entrées dans chaque avion mais les Éthiopiens, nombreux souffrant malheureusement de malnutrition, étaient si légers que plus de 1200 passagers ont pu voyager dans chaque embarcation.
Près de 20 ans plus tard, le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Benny Gantz, qui avait lui-même mené l’opération terrestre en tant que chef du commando d’élite Shaldag de l’Armée de l’Air israélienne, s’est exprimé au sujet de cette mission : “en tant que commandant de l’unité d’élite Shaldag, j’ai dû tout d’abord gérer des détails techniques. J’ai tout de suite ressenti l’importance et la signification de la mission à laquelle je prenais part. Elle a constitué un tournant dans mon service militaire en englobant à la fois mes valeurs sionistes et le sens de notre existence de ce pays.”
Photo: Miki Zarfati, avec l’autorisation des Archives de Tsahal.
Photo: Miki Zarfati, avec l’autorisation des Archives de Tsahal.
“Je me rappelle très bien de Addis-Abeba”, raconte le major B., un pilote ayant participé à l’Opération Salomon. “Un nombre impressionnant de personnes est entré dans l’avion, par groupe de 200. Les médecins et les aides-soignants leur apportaient des soins au fur et à mesure de l’opération.” Le premier Hercules a décollé à midi, suivi par les autres. 27 avions se sont retrouvés en l’air, en même temps.

L’atterrissage en Terre d’Israël

À 17h00, le premier avion a atterri à Tel-Aviv. Alors que les passagers sortaient, Itzhak Shamir, le Premier ministre israélien, et d’autres dirigeants les ont accueillis en Terre d’Israël.
Les enfants sont sortis les premiers. “Tout le monde avait l’air fatigué et apeuré”, raconte Anat Tal-Shir, journaliste pour le journal «Yediot Aharonot». “Les gens qui sont arrivés au cours de l’Opération Salomon ont fui leur pays avec seulement les vêtements qu’ils portaient sur eux. Les enfants sont restés près de leur mère. Un jeune homme portait son vieux père sur ses épaules. Tous deux se sont agenouillés et ont embrassé la Terre d’Israël”.
Les éthiopiens arrivés en Israël aux côtés du chef d'état-major de Tsahal de l’époque, Ehud Barak (qui deviendra plus tard ministre de la défense puis Premier ministre du pays) - Photo: Miki Zarfati, avec l’autorisation des Archives de Tsahal
Les éthiopiens arrivés en Israël aux côtés du chef d’état-major de Tsahal de l’époque, Ehud Barak (qui deviendra plus tard ministre de la défense puis Premier ministre du pays) – Photo: Miki Zarfati, avec l’autorisation des Archives de Tsahal
Les nouveaux arrivants ont été accueillis dans la joie et la fête. “Nous n’avons pas emmené nos biens ou nos vêtements”, raconte Mukat Abag, un des migrants agé de 29 ans à l’époque. “Mais nous sommes très heureux d’être ici.” Après l’une des opérations les plus complexes et remplies d’émotion de l’histoire de Tsahal, les Juifs éthiopiens avaient finalement atterri en toute sécurité dans leur pays, Israël.

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