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samedi 22 mars 2014

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Algérie, Fodil Boumala : "Nous devons attaquer le pouvoir pacifiquement ! "


























Plusieurs citoyens et activistes se sont
réunis ce samedi 15 mars à Alger, au niveau de la Faculté centrale
d’Alger (rue Didouche Mourad) en réponse à l’appel du mouvement «
Barakat ». Parmi ceux qui étaient présents sur place, se trouvait le
grand journaliste Fodil Boumala.




Afrik : Pensez-vous qu’il va y avoir des changements en Algérie que ce soit au niveau politique, social ou économique ?

Fodil Boumala : « Il faut dire aux Algériens que le
changement ne viendra pas du ciel. Nous sommes tous ici aujourd’hui
parce qu’il y a un objectif plus important, de loin plus important que
le quatrième mandat. Il faut d’abord consacrer les mouvements qui
existent sur le terrain. Il faut s’interdire en tant qu’opposition de
s’attaquer à l’opposition. Il faut s’interdire aux militants à titre de
militants à s’attaquer à d’autres militants.

On a deux adversaires : on a un adversaire passif qui est le silence
du peuple ; et on a un adversaire actif qui est le pouvoir. Donc nous
devons nous attaquer au pouvoir pacifiquement et dans l’argumentaire.
On doit s’adresser au peuple, et lui dire qu’on n’est pas ici pour lui
demander de voter pour nous ou ne pas voter.

On lui demande seulement, de ne pas se taire, de ne pas garder le
silence, de refuser cette situation, de créer des mouvements, de
s’activer autrement, mais qu’il ne se taise pas, et s’il persiste à
garder le silence cela signifie qu’il est d’accord pour cette nouvelle
forme de colonialisme car le système algérien n’est qu’une continuité
différente au système colonial : des attitudes policières, des attitudes
économiques, même dans la manière des trucages lors des élections
présidentielles.

Ce système est étrange, il n’a rien créer, sauf la corruption,
l’oppression et la marginalisation des capacités algériennes, c’est un
système ignorant et corrompu, ce système est fini ! C’est une rupture
définitive.

Le système veut présenter des candidats issus du pluralisme, or en
vrai, ils ne sont qu’un groupe de « lièvres », ils ont minimisé les
élections (…) Nous voulons un état de droit, un état d’institutions où
chacun a un rôle à remplir que ce soit pour un président de la
République ou une autre institution ».




Afrik : (La grande combattante) Madame Djamila Bouhired a
appelé à se manifester contre le quatrième mandat de Bouteflika, quelle
est votre réaction par rapport à son appel ?

Fodil Boumala : « Nous aurions souhaité que Djamila
Bouhired bouge avec force mais nous ne pouvons pas lui imposer des
choses qu’elle ne pourrait pas les faire, si elle peut faire quoi que ce
soit, elle est la bienvenue, si elle ne peut pas, nous ne pouvons pas
la blâmer mais nous n’avons qu’à blâmer nous-mêmes en tant que nouvelle
génération, pourquoi nous voulons que la génération de 54 nous délivre
de nos malheurs ?

La génération de 54 est responsable de ce malheur que nous vivons,
parce qu’ils ont fait une contre-révolution après l’indépendance, ils
ont saboté la Nation au nom de l’indépendance et la législation
révolutionnaire.




Afrik : Oui, mais peut-être est-ce l’occasion propice pour la
génération de 54 afin de se rattraper et de corriger ses erreurs
commises dans le passé, d’ailleurs M. Yacef Saadi dans une déclaration
au journal El Watan a appelé monsieur Abdelaziz Bouteflika pour se
retirer du pouvoir…

Fodil Boumala : Nous nous adressons à l’ancienne génération
par rapport à son comportement, ses intérêts, ses idées et ses pensées,
qu’elle règle ses comptes avec nous.
Le changement aujourd’hui viendra de la nouvelle génération avec de
nouvelles idées.

On ne peut pas avoir du neuf avec de l’antique et on ne peut pas changer de régime avec des idées anciennes.

Et ceux qu’aujourd’hui s’accrochent comme des grimpeurs
associoniste, justement à ces mouvements de jeunes qui se lancent à
travers tout le territoire national ce sont également des opportunistes,
ce sont des gens qui en temps réel en 2008 lorsque on avait créé
l’initiative civique pour le respect de la Constitution, pour bloquer le
pouvoir de réviser l’article 74, tout ce monde-là : partis politiques,
personnalités politiques, leaders historiques, etc., ils ont
majoritairement à 99 % étaient contre nous, ils se sont tus, c’étaient
des aplat-ventriste devant le régime mélitaro-civile de Bouteflika et de
Toufik, ils n’ont rien fait et maintenant ils font des déclarations
publiques, ils disent : “notre problème c’était en 2008 quand il y a eu
la révision de la constitution et on est passé au troisième mandat !“.

Oui Bouteflika, depuis son arrivée au pouvoir en 1999 avec l’appui
de Lamari, Larbi Belkhir, Toufik (Mohamed Mediene), Ismaïl, Touati et
d’autres et aussi avec l’appui de la France et une partie des
néo-conservateurs américains, n’a pas lâché le pouvoir. Bouteflika n’a
pas accédé au pouvoir en 1999 pour s’en séparer, mais il a accédé au
pouvoir pour y rester à vie, et aujourd’hui nous ne devons pas parler
d’un quatrième mandat mais d’un mandat à vie. C’est un mandat à vie pour
un homme qui s’appelle Abdelaziz Bouteflika, c’est un pouvoir pour un
homme et sa famille, pour son entourage et son clientélisme.




Afrik : Vous dénoncez donc la monarchie…

Fodil Boumala : On dénonce le tout, on dénonce tout un régime dès son origine. Nous appelons à trois types de ruptures :
Première rupture : c’est une rupture avec la nature, l’histoire et l’évolution du régime.

Nous appelons à une deuxième rupture par rapport aux pratiques à un
exercice au pouvoir et également nous appelons à une rupture pour une
révolution mentale, culturelle et psychologique au niveau du peuple
parce que si le peuple ne se libère pas dans son for intérieur de ce
régime totalitaire, il ressemblera à ceux qui se sont tus lorsque
l’Algérie était pendant une quinzaine de fois de son histoire sous
différents types de colonialisme, il faut se libérer, on peut être
libre, on peut se libérer de tout colonialisme mais il est difficile
d’être libre. On a eu une indépendance mais on n’a jamais vécu en
liberté. On n’a jamais connu la liberté.




Afrik : Pensez-vous qu’il est temps de changer le système politique algérien ?

Fodil Boumala : L’occasion du changement était présente
depuis 1962, de grands combattants dans l’histoire de l’Algérie se sont
manifestés, je veux parler des personnes parmi le « Groupe de six »
(Rabah Bitat, Moustapha Ben Boulaïd, Didouche Mourad, Mohamed Boudiaf,
Krim Belkacem et Larbi Ben Mhidi — Ndlr) qui ont déclenché la révolution
algérienne, il ne restait que trois personnes vivantes après
l’indépendance. Mohamed Boudiaf (l’ancien président algérien assassiné —
Paix à son âme ― Ndlr), le jour de l’annonce de la première République
algérienne officielle, il est passé à l’opposition en créant le parti
PRS (parti de la révolution socialiste).

Le leader Aït Ahmed, s’est vu obliger de parlementer avec les
groupes de la wilaya II, la III et la wilaya IV et d’autres commandants
sur tout le territoire algérien afin qu’on ne l’accuse pas de
régionalisme. Nous ne devons pas mentir ni de falsifier l’Histoire. Ces
personnalités ont tenté à l’époque de changer le système, parce que le
système était fasciste et totalitaire.

Nous avons connu la même crise en 1988, aujourd’hui, il y a une
nouvelle génération qui souhaite le changement dans ce pays.
Le système il veut quoi ? Il veut créer la psychose au sein du peuple.
Le pouvoir dit que nos frontières sont sensibles en Lybie, au Mali, au
Niger et en Tunisie, nous lui posons une question et nous le défions si
le système souhaite un vrai débat sur ce sujet : est-ce que le système
n’est pas responsable de façon directe dans le fait d’exporter la
violence interne et vouloir la propager tout au long des frontières ?

N’est-il pas responsable de façon directe en s’opposant au peuple libyen quand il a voulu inverser Kadhafi ?

N’a-t-il pas essayé de porter secours à des militaires et de civils
appartenant au régime de Ben Ali en Tunisie afin d’avorter la révolution
tunisienne ?

N’a-t-il pas appuyé le système syrien ?

Ce système, je vous le dis, est un système totalitaire et ne peut qu’être solidaire avec d’autres systèmes totalitaires.

La sécurité dans le monde entier ne concerne pas la sécurité des
forces armées, la sécurité est celle du peuple et non des forces armées,
la sécurité c’est quand le peuple sera convaincu et satisfait et qu’il
détient le pouvoir avec une véritable législation.

Est-ce que les forces armées peuvent défendre nos frontières ? Les
frontières algéro-maliennes comptent 1376 km, sachant bien que depuis
1905, l’Algérie n’a pas défini ses frontières avec le Mali qu’au début
des années 80, c’est-à-dire quand Chadli Bendjedid était au pouvoir,
pourquoi ? Parce qu’elle était incapable.

Le système prétend que si nous demandons le changement, nous allons
démolir le pays, alors que celui qui est en train de démolir le pays et
qui représente un vrai danger pour la sécurité nationale, la sécurité du
peuple et ses intérêts, n’est que le système civil, militaire et
financier en Algérie et tous ceux qui l’appuient comme des personnalités
appartenant aux groupes salafistes et aussi d’autres personnalités
appartenant au parti FLN. Ça ce qu’on appelle une contre-révolution par
rapport à la vraie révolution, et tous ceux qui appuient le système
aujourd’hui, nous vous dirons que demain nous allons dresser toute une
liste de personnalités qui n’ont apporté que scandale et humiliation,
nous allons les dénoncer et nous n’hésiterons pas à citer leurs noms. Le
système vit grâce à ses personnalités, et sans eux le système aurait
disparu depuis une belle lurette.




Afrik : Que pensez-vous du retour de Oyahia et Belkhadem au gouvernement, au moment où les jeunes crient leur ras-le-bol ?

Fodil Boumala : Oyahia et Belkhadem n’ont jamais quitté le
pouvoir, ce sont deux serviteurs obéissants pour la continuité du
système. Le système crée des exemples, il s’agit d’une opération de
clonage ! Mais bon dieu ! Prenez des exemples en Algérie, nous avons
monsieur Bouteflika et Saïd (son frère) et leurs équivalents dans
l’armée populaire algérienne comme Gaïd Salha et Toufik, nous descendons
un peu plus bas par rapport au poids de la force, nous avons Oyahia et
Belkhdem et d’autres, et si nous descendons encore plus bas nous avons
Amara Ben Younès, Ghoul et Sellal, et ainsi de suite, c’est pourquoi
nous devons mettre un terme à ce système et lui couper ses racines.




Afrik : Quelle est votre réaction pour ce qui est des propos
insultants qu’avait prononcé le ministre de l’Industrie Amara Ben Younès
à l’encontre du peuple algérien en lançant “n’aal bou li mayhabnach”
(littéralement traduit — Ndlr : j’insulte les pères de ceux qui ne nous
aiment pas) ?

Fodil Boumala : Je ne répondrai pas à de pareils propos, il
n’est qu’un ignorant complexe, celui-là qui se prénomme Amara Ben
Younès, qu’est-ce qu’il dit ? Il dit que Bouteflika pense beaucoup mieux
que nous, ça c’est son droit de dire ça car en vrai eux, ils ne pensent
pas, ils ne font qu’obéir aux ordres. De plus, il dit que Bouteflika va
gouverner avec sa tête et non avec ses pieds, nous savons tous que
l’AVC avait touché la tête de Bouteflika et non ses pieds sauf si l’AVC
qui a touché Amara Ben Younès se trouvait au niveau de ses chevilles et
non au niveau de sa tête !

L’AVC frappe le cerveau et non les pieds monsieur « inculte » !


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