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lundi 19 novembre 2012

Histoires ordinaires de petites et grandes indigestions. | Le Soleil d'Algerie






MGUEDDEM REFOULE A L’AEROPORT D’ALGER : Son passeport diplomatique ne l’a pas protégé



       
C’est l’homme passepartout de l’aéroport d’Alger. Il va et vient comme bon lui semble et toute personne qu’il accompagne est exempte de contrôle. La police des frontières s’est toujours gardée de réagir contre les bruyantes et, souvent, désagréables débordements de Mohamed Mgueddem.


Toujours, jusqu’à avant-hier. Le policier de service demande au trublion du régime algérien un ordre de mission s’il veut quitter le territoire national avec un passeport diplomatique. Fureur de Mgueddem qui abreuve de son langage fleuri le pauvre agent qui en appelle à son supérieur. Une fois sur place, l’officier lui apprend que les ordres le concernant sont précis et qu’ils seront exécutés. Les deux ou trois insultes proférées, n’y font rien. Il est refoulé !  Les instructions en question venaient du directeur général de la sureté nationale lui-même.
Traversant tous les régimes, cet homme est une énigme dans l’équation algérienne. Mi maître chanteur mi courtisan, il fait trembler ministres, journalistes et militaires qu’il ridiculise  par sa gouaille et intimide par ses menaces. 
Petit fonctionnaire d’une société nationale de transport, Mgueddem fera une ascension fulgurante sous Chadli dont il deviendra le directeur de la communication.
L’information que nous donnons ici a fait le tour des salons algérois. Par crainte, prudence ou sympathie, elle est jusqu’à présent ignorée par tous les titres.
Comme pour ébranler encore un peu plus l’insubmersible agitateur, aujourd’hui malade, le journaliste Anis Rahmani, qu’il a longtemps pris sous son aile, vient d’échapper à son emprise pour se ranger avec Said Bouteflka.
Ceci peut-il expliquer cela ?

Après avoir été refoulé avec son passeport diplomatique, l'intenable Mohamed Mguedem est arrivé à Paris. Avec un passeport ordinaire. Sans visa puisque le "conseiller" de Bouteflika (en fait chargé de mission, avec décret non-publiable) dispose d'une carte de résident et bénéficie de couverture sociale ! 
Avant de quitter Alger, il avait pris attache avec deux hauts responsables, aux fins, promet-il à ceux qui lui prêtent encore oreille, de  « régler son compte au général major, Abdelghani HAMEL ».
Mal lui en prit, puisque son premier interlocuteur (le général de corps d'armée et chef d'état-major GAID Salah) l'éconduit poliment en arguant que l'affaire du refoulement relevait de compétences civiles; le second, en l'occurrence le premier ministre Abdelmalek SELLAL, refusa tout contact, même téléphoniquement, en dépit de plusieurs tentatives. Bouillonnant, comme à l'accoutumée, "Si Hadj" Meguedem se rabattit alors sur son sport favori:  le chantage.  Proférant menaces sur menaces contre les deux responsables, il jure qu'il les mettrait à exécution, auprès de ses amis journalistes parisiens. Il évoque, entre autres, la divulgation de cassettes vidéo des plus compromettantes pour le  Chef d'état-major et promet de provoquer le naufrage du premier ministre qui n'est pas aussi lisse qu'il essaie de le montrer, asséne-t-il. 
Ce qu'ignore Mohamed Meguedem, c'est que la DGSN, par l'entremise de la brigade financière, s'est saisie du dossier de l'hôtel El Djazair où des malversations, des faux en écriture et des passassions de marchés frauduleuses ont été commis. La brigade financière a convoqué et entendu, trois jours durant, le directeur de cet établissement très couru de la capitale pour évaluer les dommages financiers et matériels induits par cette gestion dénoncée depuis des années par les syndicalistes de l'hôtel qui avaient déposé plainte, en vain. 
Rougab, le secrétaire particulier de Bouteflika, sur lequel compte beaucoup Mguedem, peut-il encore le sauver? Il se dit que Said Bouteflika, ne portant plus dans son cœur le mercenaire de Bordj Bou Arréridj, qu'il a largement utilisé dans plusieurs coups fourrés, les a à l'oeil et suit l’affairer de très près.
Récapitulons. 
Pourquoi le DGSN a-t-il décidé de s'en prendre  à un intrigant perturbateur, résident français et néanmoins conseiller du chef de l'Etat algérien, qui a fini par terroriser la quasi-totalité de la classe politique et médiatique algérienne ?
Par ce que MGUEDEM a dénoncé, auprès de Bouteflika, les méthodes quelque peu paranoïaques du responsable de la police nationale qui procède à "des fouilles des bagages et des appareils dignes de celles effectuées sur Air force one", selon les termes de MGUEDEM, à chaque fois qu'il doit voyager. 
Le scandale de l'Hôtel El Djazair ( entreprise d'Etat ) est de notoriété publique. La police nationale n'a décidé de se saisir du dossier que lorsqu'un notable a été atteint dans sa susceptibilité.
Le frère du chef de l'Etat, qui n'est officiellement dépositaire d'aucune autorité, a compétence pour actionner ou bloquer l'action de la justice.
Après Bencherif, patron de le gendarmerie nationale pendant un quart de siècle, qui exigea et obtint le retrait d'un film, compromettant pour lui, programmé par une chaine illégale mais protégée par le clan Bouteflika, sous peine "d'aller à Paris déballer sur TF1" toutes les frasques du pouvoir, c'est MGUEDEM qui vagabonde dans la capitale française pour rétablir une situation de maitre-chanteur " injustement" compromise. 
Les réformes avancent bien.

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