Lundi 18 mars 2013
Les Frères musulmans d’Egypte ont vivement critiqué une résolution de
l’ONU sur la lutte contre la violence faite aux femmes, publie al
Arabiya ce jeudi 14 mars, en affirmant qu’il est
« trompeur », et qu’il « heurte les principes islamiques et les valeurs familiales. »
Nos lecteurs musulmans vont-il encore nous dire que l’islam, ce n’est pas ça, ou resteront-ils cachés dans les bois ?
Le texte et les détails du document n’ont pas encore été publiés, mais
il est attendu à l’issue d’une réunion de la Commission des Nations
Unies sur la condition de la femme, à New York, cette
semaine.
Les Frères musulmans, qui ont
émergé comme la faction politique la plus puissante en Egypte depuis les
soulèvements de 2011, affirment que le projet prône la
liberté sexuelle pour les femmes et le droit à l’avortement, « sous couvert des droits à la sexualité et à la reproduction. »
Dans une déclaration violente, Pakinam el-Sharqawi, un collaborateur
du président Mohammed Morsi, et parlant au nom des Frères musulmans,
dénonce la partie du document qui prend la défense des
droits des homosexuels – qui ne sont pas reconnus dans l’Islam – et
l’égalité entre les enfants nés dans et hors mariage.
Et il ajoute que le sujet traitant de la violence est « trompeur » car « il contient des paragraphes qui entrent en conflit avec les principes islamiques et ses bases mentionnées dans le
Coran et dans les traditions islamiques ».
« Il (le document de l’ONU) élimine les valeurs islamiques, et
cherche à détruire la famille … ce qui conduirait à la désintégration
sociale. » ajoute el-Sharqawi.
Les Frères musulmans ont appelé les autres nations musulmanes, des
groupes de femmes et des organisations islamiques à rejeter le document
de l’ONU. Ils l’ont
qualifié « d’atteinte à la pensée, la culture et l’unicité des sociétés islamiques. »
De plus, ils ont exhorté les organisations de droits des femmes à ne pas se laisser « attirer par des appels bidons à se comporter de façon civilisée et par des processus
trompeurs et destructeurs ».
Les instances religieuses de Libye ont également fait part de
préoccupations similaires, rejetant le document pour violation des
enseignements de l’islam.
En particulier, la Libye rejette
l’égalité entre les hommes et les femmes en matière d’héritage, ce que
la jurisprudence islamique n’accepte pas, et critique
la partie sur les libertés sexuelles et les droits des enfants nés
hors mariage.
La réunion de la Commission, qui a ouvert le 4 Mars, a mis l’accent
sur la lutte contre la violence faite aux femmes. Les ministres et
ambassadeurs ainsi que des représentants de la société civile
de 193 Etats membres des Nations Unies sont présents.
La chef de l’agence des femmes de l’ONU, Michelle Bachelet, a déclaré
qu’elle espérait que la réunion produirait un document qui deviendra un
outil pour améliorer la lutte contre la violence faite
aux femmes.
Les débats sont toujours en cours à New York, en particulier en
matière de droit sur la reproduction et la sexualité, les droits des
lesbiennes, des homosexuels, des bisexuels et des transsexuels.
Un Diplomate de l’ONU, parlant sous condition d’anonymat parce que les
négociations sont privées, a déclaré que l’Egypte a proposé un
amendement stipulant que chaque pays est souverain et peut
mettre en œuvre le document conformément à ses propres lois et
coutumes, une clause à laquelle l’Occident s’oppose fermement.
Un tel document était impossible il y a dix ans, lorsque la commission
a abordé la question, parce que les gouvernements étaient incapables de
parvenir à un accord. Les divergences sur l’éducation
sexuelle, le droit des femmes à la santé, la reproduction, et les
demandes d’exceptions pour les pratiques sexuelles, culturelles et
religieuses avaient envoyés les négociations dans une impasse.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info
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