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dimanche 20 janvier 2013

Algérie, le début de la fin de l’œuvre coloniale | Tamurt.info - Votre lien avec la Kabylie


L’autodétermination de la Kabylie, l’autonomie chaouie et la sécession du sud
L’Algérie telle que dessinée et délimitée par les généraux de l’armée coloniale au début du 19e siècle ne sera dans un proche avenir qu’une image furtive appartenant au passé. Elle sera peut être si les tenants du pouvoir saisissent l’opportunité historique qui leur ai offerte, qu’un conglomérat de régions indépendantes où chacune optera pour un régime de son choix.
21/01/2013 - 00:05 mis a jour le 20/01/2013 - 22:47 par Amnay At Ifilkou
L’idée de l’autodétermination de la Kabylie, diabolisée par le régime cruel algérien et ses relais médiatiques depuis plus de dix ans, ne cesse, malgré l’omerta, de se poser comme la seule et unique solution à l’équation algérienne.
Longtemps considérée comme une atteinte à « l’unité nationale », cette même unité doit faire l’objet d’éclairage, car, aucune référence historique ne fait allusion à une nation algérienne proprement dite. De ce fait, il faut préciser que des raisons historiques, même succinctement, ont été mises en branle par l’ancienne force coloniale pour mettre sur papier, faut-il le préciser, une nation appelée l’Algérie.
Cet immense pays, maintenu, jadis, par la force des intérêts de la France coloniale, il le sera d’autant plus, après l’indépendance des peuples algériens, par le pouvoir qui s’est accaparé les rênes, avec la force de la répression, du meurtre et du déni d’existence opposé à ses peuples autochtones.
L’Algérie pour ainsi dire est une pure fabrication des Français du début de la conquête. Dessiner une carte pour ces peuples soumis par la force du fer pour le léguer, plus tard, à une autre force gouvernementale qu’est le pouvoir algérien, digne héritier des pratiques coloniales.
La Kabylie qui perdra son indépendance en 1871 et annexée de force au reste de l’Algérie vit depuis sous un joug plus destructif que celui qui la soumettait. Son envie de retrouver son chemin vers son autodétermination a fait d’elle le fer de lance du mouvement nationaliste qu’elle fonda au début du 20e siècle. Dés lors, son engagement ne souffrait aucune illusion. L’adhésion des Aurès au projet indépendantiste prôné par la Kabylie et ensuite les autres régions de la toute nouvelle Algérie sera d’un apport considérable pour, d’un côté, libérer leurs espaces respectifs, ensuite, donner l’allure d’un « peuple » uni contre un envahisseur, de l’autre.
Cette unité née de la souffrance coloniale sera le point noir de la future Algérie libérée. Ses peuples « unis » contre l’oppression payeront rubis sur ongle la fraternité née de leur situation d’indigènes. Le pouvoir algérien fondera ainsi sur cette envie exprimée par les peuples algériens de vivre en harmonie sous un drapeau commun, son levier pour mettre main basse sur cette nouvelle nation que même Ferhat Abbas n’avait pas trouvé en questionnant même les tombes !
L’autodétermination de la Kabylie
Les différentes tentatives de la Kabylie de redonner vie à « l’union » née durant la guerre de libération entre les différents peuples algériens furent un fiasco. Elle a de tout temps affronté, seule, les affres d’un pouvoir criminel. Les soulèvements sporadiques des autres régions n’étaient que des actes isolés que le pouvoir utilise pour renforcer sa main basse sur l’Algérie. Les événements du Printemps noir, avec son lot de terreur, de morts, d’estropiés et d’emprisonnement provoquent un choc dans la région et appellent une totale refonte de l’engagement de la Kabylie à démocratiser toute l’Algérie.
Ce vœu pieux pour lequel plusieurs générations de militants kabyles se sont sacrifiées donnera lieu à une nouvelle approche du combat démocratique. La Kabylie avait décidée dés lors à se prendre en charge loin de toute vision algérianiste qui compromettra, à coup sûr, son ultime engagement.
La naissance d’un mouvement autonomiste changera la donne et offrira, enfin, aux militants Kabyles, un cadre à travers lequel toutes les sensibilités peuvent s’exprimer, y compris les indépendantistes que la région compte en milliers, voir en millions. Le mouvement mis sur pied par M. Ferhat Mehenni en 2001 n’est pas figé dans une illusion ou affecté vers une solution factice. Celui qu’on appelle « l’Ancien » et les autres militants ouvrirent ainsi la voie à une véritable prise de conscience kabyle.
Les réactions du pouvoir et ses supplétifs locaux visant à étouffer toute expression proprement kabyle est la preuve tangible qu’un statut particulier pour la région est d’abord une mise à mort du projet du pouvoir algérien à enterrer le particularisme kabyle soutenue par une langue propre à la région, un espace géographique commun et une vision partagée de l’avenir. Le kabyle n’est pas prêt de disparaître, il a atteint la perfection grâce à ses écrivains, ses artistes, ses militants et ses locuteurs. Le travail de fond réalisé par le MAK et le GPK, depuis dix ans aura suffit, si les médias algériens sont libres, à constater que les décennies de bombardements idéologiques du pouvoir avec tous les moyens mis à contribution, pour dénaturer, dépersonnaliser la région ne sont prêts de crier victoire. Douze ans après la création du MAK, seuls les indécis et les rêveurs tentent d’opposer au projet du MAK-GPK, une appartenance fictive à un pays qui, à l’origine constitue leur déni, leur exclusion et leur effacement.
L’équation chaouie
Depuis l’indépendance de l’Algérie, les Chaouis sont présentés comme des alliés du pouvoir. Malgré leur engagement, à l’instar des Kabyles, pour l’indépendance de l’Algérie, mais il n’en demeure pas moins que leur ralliement, en été 1962 à l’armée des frontières qui a pris par la force le pouvoir, l’a confine dans un statut de soutien inconditionnel au régime.
Depuis la naissance d’une Algérie libre et indépendante, la rotation au sommet de l’Etat s’est faite entre deux clans. Celui de l’est et celui d’Oujda de l’ouest, le clan du centre, les KDS kabyles, n’ont jamais eu leur mot à dire. Leur rôle s’est résumé à un soutien à l’un des clans. Quant aux Chaouis, les conditions de vie dans les montagnes des Aurès, tout comme la Kabylie, ont réduit ces indomptables descendants de la reine amazighe Kahina à s’engager en masse dans les rangs de l’armée algérienne, véritable détenteur du pouvoir. Dés lors, le régime qui craint l’effet boule de neige de l’exception kabyle, a de tout temps présenté les Chaouis comme la colonne vertébrale du régime du fait de la présence de plusieurs éléments des cette région dans les rangs de l’armée. Le fossé ne tardera pas à s’agrandir entre les militaires issus des Aurès et la population locale.
La prise de conscience de leur réalité amazighe commençant à prendre forme en calquant sur la Kabylie ses revendications identitaires est ressentie comme une indignité par les dignitaires du régime qui voyaient en cette fraternité kabylo-chaouie un danger sur leur pouvoir. Malgré l’énormité de la manipulation dont ils sont victimes, les chaouis expriment courageusement, depuis quelques années, leur envie de s’extraire du jardin du régime qui, par l’intermédiaire de quelques illuminés gradés de l’Armée, pense briser le lien fraternel entre la Kabylie et les Aurès.
Après le Printemps noir de Kabylie, T’kout, la misérable, ressent l’envie d’en découdre elle aussi avec un régime honni. Plusieurs jeunes sodomisés devant leurs parents, des femmes traumatisés, des hommes arrêtés et tabassés, la Kabylie, par le biais d’un collectif d’avocat et de militants, crie à la face du monde son indignation.
La naissance du MAK et le jaillissement d’une nouvelle revendication ne tardera pas à drainer les Chaouis vers cet horizon nouveau. Un mouvement autonomiste est né et aspire à se structurer partout dans les Aurès. L’idée des précurseurs d’un Etat kabyle pour faire de la région un exemple pour les autres régions se confirme principalement avec l’adhésion des militants chaouis à l’idée d’une autonomie à leur région.
La sécession du Sud
Après la Kabylie et les Aurès, l’immense sud algérien, véritable « grenier » du régime, comme l’était le nord pour les Romains et autres conquérants du pays amazigh, aspire aussi à une sécession pure et simple. La situation des populations du sud, toutes d’origine amazighe, le mépris avec lequel le pouvoir algérien, bradeur et unique bénéficiaire des richesses du sud, ont fait que les choses s’accélèrent rapidement pour donner naissance à une idée d’indépendance d’un ensemble algérien ingrat.
Ce qu’on peut appeler les « sudistes », ont compris qu’en dehors d’un Etat qui prendra en charge et surtout au sérieux leur cri de détresse, le pouvoir algérien est tourné beaucoup plus vers son maintien en offrant sur un plateau d’or noir, les gisements du sud à ses soutiens étrangers. L’idée a germé au début des années 2000. Les jeunes confrontés à un chômage endémique, se lancent dans une véritable guerre contre les lobbies spécialisés dans le recrutement. A Ouargla, la capitale de sécession a connu plusieurs mouvements de contestations. En 2003, des Américains ont même été jusque désigner un leader pour le mouvement, mais sans compter sur les services secrets algériens qui ont sabordé l’entreprise. Des députés, des ministres et des agents du DRS sont envoyés illico-presto au sud pour contenir cette revendication.
Des apparatchiks sont désignés et choisis sur le volet pour porter la revendication des sudistes, consistant selon, les nouveau porte flambeau du sud, à de précaires postes de travail dans les entreprises pétrolières, mais au fond, le problème demeure celui du rattachement de ces régions à un tout algérien qui ne leur sied nullement. Manipulations, arrestation et bien entendu silence de la presse, l’idée d’une sécession du sud fait son chemin et mobilise de plus en plus de férus, qui finiront, inéluctablement, par s’imposer comme les seuls et uniques porte-parole de ces populations réduites à la misère à un jet de pierre des bases de vie américaines, anglaises, françaises et celle du pouvoir algérien.
Algérie, la fin d’une époque
Ce pays, en tant qu’entité sociale, géographique et politique ne tardera pas à voler en éclats. Bâtit sur le déni, la répression et l’allégeance et la sujétion ne pourra résister au vent de liberté qui souffle dans la région nord-africaine. Ni le maintien par la force et l’argent de l’ordre établi, ni le soutien international au régime criminel algérien, ne pourront sustenter même un tant soit peu, le pouvoir et ses relais en appui politique, dés lors que les langues se sont déliées pour dire leur envie de se soustraire à un pays qui les renferme en ses tréfonds tous les ingrédients d’une explosion qui n’épargnera aucune région, même celles qui constituent le réservoir du régime.
La fin de l’œuvre coloniale
L’Algérie telle que dessinée et délimitée par les généraux de l’armée coloniale au début du 19e siècle ne sera dans un proche avenir qu’une image furtive appartenant au passé. Elle sera peut être si les tenants du pouvoir saisissent l’opportunité historique qui leur ai offerte, qu’un conglomérat de régions indépendantes où chacune optera pour un régime de son choix.
Les frontières issues des indépendances ne pourront résister à la volonté des hommes d’en défaire les règles passées décidées par d’autres hommes sur la base d’un intérêt momentané. Les nouvelles seront dessinées par des peuples. Elles seront bâties sur l’origine, les rêves et les projets de société dominant dans chaque région, et non pas sur la base d’un rapport de force dégradant. Elles consacreront les valeurs humaines contrairement à celles d’aujourd’hui qui consacrent l’inexistance, le bâillonnement, l’interdit, la violence et l’islamisme comme référent de l’Etat. L’école ne sera pas cet instrument de formatage de « gentils » citoyens saluant un drapeau lorsque ceux qui sont désignés pour le défendre humilient les martyrs qui ont donné leur vie pour libérer les autres Algériens du jougs colonial. Elle sera celle de l’instruction et la science. La femme, le travail, le logement, la libre expression…, ne seront plus l’apanage de ministres allégeant mais du bon vouloir des peuples qui mettront fin au chantage de l’islamisme, l’unique allié de l’intérieur du pouvoir algérien.
Amnay Ait Ifilkou

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